● Fais de beaux rêves, drame de Marco Bellocchio, 2h10
À l'école, Massimo prétend que sa mère est partie en Amérique. Il n'oubliera pas la nuit en question. Il y a eu un cri, quelque part dans la maison. Des policiers sont arrivés. Elle était venue le border dans son lit. Il dormait. Elle lui a chuchoté: «Fais de beaux rêves.» Avec ce film, Marco Bellocchio signe un film romanesque puissant et nostalgique, sur l'impossible guérison d'une blessure d'enfance.
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● L'Ami, François d'Assise et ses frères, drame de Renaud Fely et Arnaud Louvet, 1h27
François d'Assise (qui ressemble parfois à un portrait du Greco) est un beau mélange de fraîcheur et de feu, et s'il est impressionnant de douceur, on voit que la douceur des saints suppose aussi une grande force. Dans le long-métrage, le Poverello affronte des vents contraires, sans perdre la foi qui le guide. Le comédien italien Elio Germano incarne un François d'Assise inspiré dans ce film réalisé par Renaud Fély et Arnaud Louvet.
● Hedi, un vent de liberté, drame de Mohamed Ben Attia, 1h33
Grâce à l'amour, un jeune homme sort de sa torpeur. Un portrait sensible et une évocation tout en finesse de la Tunisie post-Ben Ali.
● Your Name, animation de Makoto Shinkai, 1h46
Deux adolescents japonais: l'une mâchonne du riz pour préparer du saké dans sa campagne, l'autre s'active au cœur d'un Tokyo rutilant. Cette fable fantastique échange les corps de ces personnages opposés, Shinkai initiant le spectateur au kataware doki, instant du crépuscule où le jour et la nuit se croisent de manière inextricable. On en ressort perdu, entre rêve et réalité.
● Le Fondateur, biopic de John Lee Hancok, 1h56
L'histoire vraie de McDonald ou comment le looser Ray Kroc a franchisé dans les années 1950 le restaurant de burgers de deux frères idéalistes. Un rêve américain fondé sur un mensonge. John Lee Hancok met le capitalisme sur le gril et signe une version pépère de The Social Network, bien écrite et bien jouée.
● Diamond Island, drame de Davy Chou, 1h43
Après Le Sommeil d'or, ce jeune Français d'origine cambodgienne signe sa première fiction. Bora débarque à Phnom Penh pour tenter sa chance et retrouver son frère. La chronique réaliste est traversée de belles séquences nocturnes, pop et élégiaques.
● American Pastoral , drame d'Ewan McGregor, 1h48
Pour son passage derrière la caméra, Ewan McGregor s'attaque à ce roman de Philip Roth. Il se glisse dans la peau de cet Américain moyen, champion de base-ball ayant épousé la Miss locale. Vie plan-plan, aux odeurs de pop-corn et d'harmonie conjugale. La famille vole en éclats lorsque leur fille est accusée d'avoir posé une bombe dans une station-service. McGregor, qui n'aurait pas dû s'offrir le rôle principal, présente un film honnête, un peu contrit. On ne dira pas de mal de quelqu'un qui met Jennifer Connelly au générique…